Page:Eggis - Voyages aux pays du cœur, 1853.djvu/128

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De l’âpreté des monts, où sur mes lèvres rudes,
J’ai bu, près des torrents, le vent des solitudes.
VIII
Bien des femmes auraient sur mon front basané
Pressé de leur amour le fruit empoisonné ;
Mais je veux rester grand et l’amour rapetisse ;
Sans que jamais la femme à mes côtés bâtisse
L’édifice fangeux de son amour menteur,
N’ayant pour seul ami que mon luth de chanteur,
Sous tous les cieux connus qui joignent les deux pôles,
J’irai, fier, calme et seul, en haussant les épaules.






Malgré cela pourtant, dans mon cœur épuisé,
Autel nud et désert que le doute a brisé,
S’élève, indélébile, une foi solitaire.
Elle reste debout dans sa grandeur austère,
Comme ces vieux débris de temples écroulés,
Ces portiques assis sur des bords désolés,