Page:Eggis - Voyages aux pays du cœur, 1853.djvu/15

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Une secrète voix m’appelait vers la France
Et me parlait de gloire et de célébrité :
La France ! sol fécond, beau pays de ma mère
Où de mes rêves d’or m’emportaient les chevaux ;
Et puis, la solitude est parfois bien amère !
Je n’avais pas d’amis, je voulais des rivaux.
VI
Grisant mon jeune cœur d’illusions candides,
Seul, et toujours à pied, je m’en vins vers Paris ;
J’escomptais l’avenir dans mes rêves splendides,
Et l’espoir guérissait mes pieds endoloris.
Je m’arrêtais parfois sur la route poudreuse
Qui s’allongeait toujours comme un boa sans fin ;
Ma lèvre avait tari ma gourde filandreuse,
Mes jambes trébuchaient de fatigue et de faim.
VII
Mais je ressaisissais mon bâton de voyage ;
J’étais trop orgueilleux pour me décourager.