Page:Eggis - Voyages aux pays du cœur, 1853.djvu/161

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Pur et blond souvenir de mes jeunes années,
Sanctuaire d’azur dont les fleurs sont fanées,

Ô toi qui fis éclore, au mois où naît la fleur,
Le premier chant d’amour du printemps de mon cœur !

Te souviens-tu du soir où seuls nous nous assîmes
Dans le bois dont la lune illuminait les cimes,

Où fondant l’avenir sur d’éternels beaux jours,
Nous jurâmes tous deux de nous aimer toujours ;

Les brises mariaient leurs rumeurs incertaines
Au murmure étouffé des cascades lointaines,

Et la senteur des foins nouvellement coupés
Montait dans les tilleuls par la brume estompés.