Page:Eggis - Voyages aux pays du cœur, 1853.djvu/175

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Malgré moi je frissonne et mon esprit redoute
De sonder ce chaos sous la tombe béant !
Si la mort n’était pas le passage au néant ?
Si ce monde effrayant, dont le prêtre crédule,
— Debout près de l’autel que le vulgaire adule, —
Assure l’existence au delà du tombeau,
Si ce monde existait ! si l’âme, saint flambeau,
Emportait dans les deux une flamme immortelle !
Que sert la mort du corps si l’âme est éternelle ?
O Mort ! que cache donc ta muraille d’airain ?
Est-ce le néant sombre, est-ce le ciel serein ?

Quand l’espoir et la foi, dans l’église claustrale,
Baignaient encor mon front de leur onde lustrale,
Quand je disais encor ma prière du soir,
Et qu’à la Fête-Dieu je portais l’encensoir,
Un prêtre aux cheveux blancs, aussi doux que ma mère
Me répétait souvent qu’à cette vie amère
Succède pour tous ceux qui gardent le cœur pur,
Un paradis lointain où des anges d’azur