Page:Eggis - Voyages aux pays du cœur, 1853.djvu/188

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Serfs de la glèbe immonde
Dont le front pleure ou rit,
Place ! place au Maudit
Sur la route du monde !

Mais un jour, jour suprême ! un immense ouragan
Broîra comme un épi la terre vermoulue,
Le monde finira d’un bond extravagant
Dans le chaos sans fond sa route révolue.

L’infini s’abattra sur les cieux fracassés,
Le soleil s’éteindra comme un flambeau sans huile,
Les peuples et les rois l’un sur l’autre entassés,
Dormiront pour toujours leur sommeil immobile.

Le chaos éternel comme un monde de plomb
Pèsera sur les os du cadavre des mondes ;
Et l’univers perdant l’axe de son aplomb
Croulera dans l’abîme où s’égarent les sondes.