Page:Eggis - Voyages aux pays du cœur, 1853.djvu/35

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Et je criai deux fois vers le ciel impassible :
Jéhovah ! Jéhovah !

Mais rien ne répondit à ma voix déchirante
Que le vent qui passait dans la nuée errante.
II
Je me mis à gravir les flancs de la montagne
Pour le chercher plus haut que notre sol amer.
Les deux mains sur son front que le désespoir gagne,
Au loin l’humanité pleurait comme la mer.
Les sapins dont l’orage échevèle les cimes
S’agitaient sourdement au-dessus des abîmes,
Et ma voix s’éleva
Au milieu des torrents qui creusaient les ravines,
Et je criai deux fois plus haut que les lavines :
Jéhovah ! Jéhovah !

Mais rien ne répondit à ma voix déchirante
Que le vent qui passait dans la nuée errante.