Page:Eggis - Voyages aux pays du cœur, 1853.djvu/70

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— Quand je dis souvent, c’est toujours ! —
Et la faim sur nos fronts met des teintes blafardes
Au fond de nos sombres séjours.
V
Mais nous avons pour nous l’art et la poésie,
Cieux d’azur et de lune où l’âme s’extasie ;
Nous avons Shakspeare et Mozart :
Dans nos rêves souvent nous buvons l’ambroisie,
Et notre espoir c’est le hasard !
VI
Nous ne connaissons pas les ennuis des richesses ;
Sur nous tombent pourtant les beaux yeux des duchesses,
Nous, des loisirs gais vendangeurs !
Nous n’avons vu de l’or, dans nos folles ivresses,
Qu’aux étalages des changeurs.
VII
Quand on a le soleil, à quoi servent les lustres ?
Dans quarante ans d’ici nous serons tous illustres,