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Page:Eichhoff - Poésie héroïque des Indiens.djvu/93

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épopée, en six livres, en 550 chapitres, formant ensemble plus de 40,000 vers[1]. Quel en est le sens véritable ? Doit-on y admirer seulement l’œuvre d’une imagination brillante, d’une verve poétique inépuisable en rêveries gracieuses ou sublimes ; ou bien doit-on y reconnaître à côté du charme littéraire, un fonds positif et réel, un fait sanctionné par l’histoire, la trace d’événements glorieux, immortalisés par le génie ? Nous croyons à cette réalité pour la Râmaïde comme pour l’Iliade, comme pour les rois de la Grèce et de Rome ; l’histoire primitive d’un grand peuple s’embellit, elle ne s’invente pas. D’ailleurs de toutes les épopées la Râmaïde est la plus régulière, la plus logique et la plus simple, en même temps que la plus instructive, abstraction faite du merveilleux. Nous y voyons Râma, roi d’Ayodhyâ, ce héros de l’Inde conquérante, renommé par sa piété, sa bravoure, et son abnégation généreuse, combattre soit comme anachorète au milieu des forêts immenses qui environnaient son royaume, soit comme chef de tribus alliées réunies autour de sa bannière, des ennemis impies et féroces opposés aux Aryas de race et de croyance, et étendant leurs invasions

  1. Un septième livre plus récent, mais non moins identique au sujet, décrit la suite de la vie de Râma, son règne d’abord prospère, puis troublé par des peines de famille, par des dissentiments et des malheurs qui l’accompagnent jusqu’à sa mort, ou plutôt jusqu’au moment où, comme Sîtâ, disparaît aux yeux pour remonter dans les régions célestes.