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Page:Eiffel - La tour Eiffel en 1900, 1902.djvu/33

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dois citer tout d’abord M. Hervé Mangon, Membre de l’Institut, qui, dès le 3 mars 1885, dans une communication à la Société Météorologique de France, détaillait avec une grande science les services que devait rendre la Tour « dont », disait-il le premier, « l’utilité comme instrument de recherches scientifiques ne saurait être mis en doute ».

À ce nom je dois ajouter celui de l’amiral Mouchez, Directeur de l’Observatoire, du colonel Perrier, connu par ses grands travaux géodésiques, de M. Janssen, Directeur de l’Observatoire de Meudon, etc.

Je puis maintenant ajouter que l’expérience a réalisé leurs prévisions ; j’ai publié un ouvrage qui est presque en entier consacré aux applications scientifiques et militaires de la Tour ainsi qu’aux recherches que je viens d’énumérer. Elles sont résumées dans le présent livre.

Sans m’attarder à rappeler toutes les difficultés que rencontrent, semées complaisamment sous leurs pas, tous ceux qui veulent entreprendre une œuvre nouvelle, je dirai seulement que, grâce aux bonnes raisons que je viens d’exposer rapidement et à la persévérance que je mis à leur service, la cause fut enfin gagnée : il n’y eut plus qu’à déterminer l’emplacement définitif sur lequel la Tour devait s’élever.

§ 8. — Choix de l’emplacement définitif de la Tour.


Voici sur ce sujet comment s’exprime M. Alfred Picard dans son Rapport Général :

« La première question à résoudre était celle de l’emplacement définitif de la Tour.

« De graves objections étaient faites au choix du Champ-de-Mars.

« Était-il rationnel de construire la Tour dans le fond de la vallée de la Seine ? Ne valait-il pas mieux la placer sur un point élevé, sur une éminence, qui lui servirait en quelque sorte de piédestal et en augmenterait le relief ?

« Ce gigantesque pylône n’allait-il pas écraser le palais du Champ-de-Mars ?

« Convenait-il d’édifier un monument définitif dans l’emplacement où seraient sans aucun doute organisées les expositions futures, de s’astreindre ainsi à le faire nécessairement entrer dans le cadre de ces