la déclinaison et la conjugaison des temps ; c’était avec beaucoup d’autres innovations heureuses, au point de vue de l’orthographe et de la formation des mots (je rappellerai seulement les nombreux mots qui peuvent se former avec les préfixes le ou lu, bien qu’il y ait là beaucoup à redire), quelque chose de tout à fait nouveau, que l’on comparait volontiers à l’œuf de Colomb. Le fait est que l’on pouvait apprendre la grammaire Volapük en peu d’heures et, avec l’aide du dictionnaire de Schleyer, correspondre dans un style simple avec les représentants de toutes les nations. Comme chez nous, à Nuremberg, il y a quatre ans, le Volapük a pénétré dans tous les pays, et partout, y a fait sensation, mais, lorsqu’ensuite on est venu le comparer aux nouveaux systèmes concurrents parus depuis 1885 (comme par exemple, la Pasilingua de Steiner, la méthode du curé Eichhorn, à Bamberg, le Spelin de Bauer, les essais de Lauda à son Cosmos, la Lingua d’Henderson à Londres entièrement formée du latin, etc.), on a reconnu que ceux-ci, pris à part, étaient un progrès évident sur le Volapük parce que, exception faite du système Spelin, ils avaient un plus grand fond historique en se tenant complètement aux formes des langues ariennes, tant dans leur étymologie grammaticale que lexique. Schleyer, au contraire, avait donné libre cours à sa fantaisie et à l’arbitraire. Tout ceci, cependant, ne m’aurait pas fait déserter — comme on me le reproche aujourd’hui — la cause du Volapük que j’ai participé comme on sait à propager, un des premiers, en Allemagne, si je n’avais pas reconnu dans la Lingvo internacia, après une étude approfondie, les véritables qualités d’une langue internationale. C’est seulement maintenant que je vois plus clairement que nous sommes entrés dans une nouvelle phase d’étude, toute spéciale et toute moderne, du domaine de l’art de parler et de penser, que cultivent aujourd’hui beaucoup de savants, mais dont les adversaires d’un système de langue internationale n’ont encore aucune idée. Max Müller avait déjà consacré à ce sujet une place spéciale dans son ouvrage connu « Cours sur la science du langage » et d’après ce modèle j’ai, après quelque dix ans, attiré pour la première fois, de nouveau, l’attention sur « les essais passés d’une langue universelle » dont j’ai
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