milieux par les seuls avantages matériels que le Volapük offre encore aujourd’hui à tous ses adeptes. Et je puis dire que les suites qu’aurait pu avoir l’abandon immédiat du Volapük n’auraient pas été de nature à compromettre l’Œuvre. Au contraire, par l’acceptation générale du nouveau système tout à fait irréprochable, une nouvelle impulsion durable aurait été donnée qui aurait pu faire enfin triompher l’Idée, résultat qu’il ne faut certes pas attendre du Volapük.
Mais la plupart des journaux volapükistes se font, ou grandement illusion ou bien, par une réserve préméditée ou même l’altération de la vérité, cherchent à tenir encore à flot le navire prêt à sombrer tant qu’ils auront encore des fidèles à qui s’adresser.
Plusieurs de ces journaux me firent néanmoins comprendre que, venue dix ans plus tôt, la langue du Dr Esperanto aurait obtenu la palme, mais qu’à présent le Volapük était trop bien ancré pour être démoli, et disait même l’un d’entre eux, la lingvo internacia serait-elle mille fois supérieure au Volapük, qui compte trois millions d’adhérents, elle ne réussira pas ! L’année dernière on prétendait que les volapükistes étaient au nombre de cent cinquante mille ; on aurait dû déjà à cette époque retrancher quelques zéros pour être un peu plus près de la vérité. Il y a cinq mois, un journal volapükiste allemand imprimait, d’après une feuille anglaise, que le nombre des Volapükistes s’était élevé à un million et demi et à présent on vient me parler de trois millions ! Pour peu que cela continue l’univers entier sera volapükisé ! Il est mieux que nous ne nous y arrêtions pas davantage et que nous poursuivions notre examen de la langue internationale pour nous faire une idée bien nette de la façon dont le Dr Esperanto a créé ses mots comparativement à Schleyer.
Le Dr Esperanto s’est imposé comme premier devoir — devoir sacré, pourrions-nous dire — de ne pas toucher aux radicaux, ce que nous devons dire aussi, du reste, à leur louange, de la Pasilingua et, en général, de tous les essais récents de langue internationale, à l’exception, cependant, du Spelin de Bauer qui ne crut pas devoir observer ce