Page:Einstein - L'Internacia, trad. Demonget, 1889.djvu/28

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entretien, discours : musam (enterparolado, konversaciono, konversado) ; entreprise : beginam (entrepreno, estontigo) ; leçon, enseignement : tidam (instruo, lernigo) ; signature : disopenæd (subskribato) ; défaut : netug (malbonaĵo, malvirtuo, maltaugeco); fausseté, assertion fausse : nevelat (malvereco) ; infinité : nenum, plumôd, tumôd (nombrego) ; mécontent : nekotenik (malkontenta) ; Oural : Ural (Uralo) ; auteur : rigel, lautel (kauzulo, autoro, verkisto) ; autorité : rigelef, rigelüg (autoreco) ; document : dokum (dokumento) ; cause, motif : kod (kauzo).

Schleyer a donc estimé que tous ces mots devaient figurer dans son petit dictionnaire ; Esperanto, au contraire, les a jetés par-dessus bord, les considérant, avec raison, comme un lest inutile, car, comme je viens de l’indiquer, tout le monde peut les former soi-même. C’est ce que Schleyer n’a pas compris. Il dit même dans son Avant-propos que ce premier vocabulaire de sa langue universelle contenait plus de 2,000 mots qu’un élève, quelque peu appliqué, pouvait s’approprier en un an et se faire comprendre ainsi dans tout l’univers. Ne vous prend-il pas envie de demander : s’il faut une année entière pour apprendre ces 2,000 mots, combien de temps faudra-t-il donc pour les 20,000 mots de son nouveau dictionnaire ?… Et, s’il est prouvé, qu’en moyenne, sur 5 mots de Schleyer, il y en a toujours 4 d’inutiles, comme les 41 sur les 52 trouvés à la lettre U, il faudra dire alors que, parmi les 20,000 mots, il y en a 16,000 à l’étude desquels les pauvres volapükistes emploient inutilement leur temps !

M. Rosenberger, de Saint-Pétersbourg, est cependant d’un autre avis, car il a écrit dans le journal volapükiste Rund um die Welt cette phrase : « Le professeur Kerckhoffs a démontré comment l’on peut former d’un radical — comme par exemple pük, langue — par l’emploi de préfixes et de suffixes clairement définis, des mots intelligibles pour lesquels Esperanto-Einstein a besoin de 10 radicaux différents ». Je voudrais bien savoir ce que M. Rosenberger entend par « préfixes et suffixes clairement définis », au moyen desquels on obtient « des mots immédiatement intelligibles » ce qui l’amène à dire finalement tout enthousiasmé : « C’est là un des points les plus éclatants où le