syllabes de dérivation qui conviennent, non seulement à une langue nationale déterminée, mais qui sont des syllabes significatives, représentant les dérivations les plus essentielles au point de vue international, de telle sorte que ces syllabes peuvent même être employées comme substantifs.[1]
Ainsi, avec la syllable ad, désignant la durée de l’action, je peux former moi-même, d’après le mot la parolo, qui veut dire la parole, le mot parolado, qui voudra dire un discours ; j’ai, en outre, à ma disposition les mots la diskurso, la konferanco pour lesquels Schleyer, avec son pükat, ne fait aucune différence. Et, veut-on savoir ce que Schleyer veut dire, avec son pükot (je dis veut car il s’agit bien ici du bon plaisir de Schleyer), je n’ai qu’à prendre dans la langue du Dr Esperanto le radical la babilo : le babil (de là, babilado, en Volapük lupükot : le babil incessant), ou dialogo : le dialogue, l’entretien, ce que le Dr Kerckhoffs rend par telapükot dialogue : en opposition à okapükot : monologue, qu’en langue internationale je traduirai par monologo, que les lettrés de toutes les nations comprendront bien mieux. Et si je poursuivais, je pourrais vous prouver que les dix radicaux différents qui, suivant M. Rosenberger, sont indispensables dans la lingvo pour reproduire les mots « immédiatement intelligibles » de Schleyer « par l’emploi de préfixes et de suffixes clairement définis, » que ces dix radicaux, dis-je, sont des mots généraux que l’on n’a nul besoin de fabriquer auparavant pour ne pas les comprendre, mais que tout homme un peu instruit connaît, sans avoir besoin de recourir pour cela, à un dictionnaire. Je suis, du reste, fermement persuadé que ni M. Rosenberger, ni M. Kerckhoffs ne connaissent par cœur tous les mots du dictionnaire de Schleyer ; M. Schleyer me l’a avoué pour sa part, il y a déjà quatre ans, alors que son dictionnaire n’avait pas la moitié de l’importance de celui d’aujourd’hui. Et, en ce qui me concerne, j’en suis arrivé, non
- ↑ Dans le numéro 17, page 26, de son journal « le Volapük » le Dr Kerckhoffs se tourmente de nouveau vainement avec la « question des suffixes de Schleyer ». Pourquoi donc ne pas le confesser, pourquoi ne pas verser complètement l’eau sale et en remettre de la pure, comme nous, avec la Lingvo internacia ?