Schleyer traduit aussi par nedutlik. Pourquoi donc Schleyer n’a-t-il pas appliqué partout ce système d’une façon méthodique comme le demande le Dr Esperanto ? Il aurait pu s’épargner ainsi un très grand nombre de mots. Une langue universelle ne doit justement pas avoir d’inconséquences, car c’est là ce qui doit faire en grande partie, sa supériorité sur les langues naturelles. Enfin, pour terminer, me réservant de traiter ultérieurement tout ce qui me resterait à dire surtout en ce qui concerne la grammaire et le style, je me permettrai d’adresser un seul mot à M. Hypolite Guigues, Plofed Volapüka e Gletava, Sekretel Kadema e Volapüka Kluba flentik, c’est-à-dire en lingvo internacia, Profesoro de la Volapüko kaj de la Matematiko, Skribisto de la Akademio kaj de la Volapüka Klubo franca :
« Vous avez eu la bonté de m’envoyer votre excellente brochure. Dœ bukav : de l’imprimerie, en Volapük avec traduction française. Vous l’avez fait précéder d’un extrait d’une lettre de Descartes au père Mersenne (datée d’Amsterdam du 20 novembre 1629) qui dit : « Si quelqu’un avait bien expliqué quelles sont les idées simples qui sont en l’imagination des hommes et desquelles se compose tout ce qu’ils pensent et que cela fut reçu par tout le monde, j’oserais espérer une langue universelle fort aisée à apprendre, à prononcer et à écrire… Or, je tiens que cette langue est possible ».
Eh bien ! peut-on appliquer ces paroles remarquables du grand philosophe au Volapük ? Où trouverez-vous dans la création de Schleyer seulement l’idée d’une idée de l’Idée de Descartes ? N’êtes-vous pas persuadé maintenant que la création du Dr Esperanto réalise aujourd’hui, après deux siècles et demi, la grande et vraie pensée de Descartes et que, s’il était donné à celui-ci de descendre parmi nous, ce ne serait pas à M. Schleyer mais au Dr Esperanto qu’il présenterait la palme ?