pouvait déchiffrer une lettre écrite dans la langue d’Esperanto, sans même l’avoir apprise ; M. G. Henricklund, qui vient de faire paraître, en langue suédoise, la grammaire de la Lingvo ; M. R. Geoghegen, professeur au collège d’Oxford ; M. Georges Henderson, à Londres, l’inventeur de la Lingua, langue universelle formée d’après le latin ; M. le Dr Bauer, à Agram, le fameux inventeur du Spelin, qui, après un échange de vives polémiques avec M. Einstein, a fait enfin amende honorable en lui écrivant : « Votre brochure est bien écrite ; j’en ai eu du plaisir. Que la paix soit faite ! Le même droit pour tous ! Le meilleur doit vaincre. »
Je dois une mention toute spéciale à M. A. Grabowski, chimiste, directeur technique de la fabrique Derbenev-Dmitrovka, à Moscou, auteur de deux ouvrages en lingvo internacia : La nêga blovado (la tourmente de neige), nouvelle de Pushkin, et La Gefratoj (frères et sœurs), comédie en un acte, de Goethe. M. Grabowski manie la lingvo avec une habileté remarquable. Une chose est vraiment surprenante, c’est qu’avec si peu de mots, avec l’aide seulement d’environ quarante syllabes radicales, on peut rendre n’importe quel sujet de la façon la plus correcte et la plus claire. C’est un véritable tour de force et celui qui, après avoir étudié la Lingvo d’Esperanto, donne encore la préférence au Volapük, celui-là est, sans contredit, un imposteur. Nous avons, je pense, déjà assez de ces imposteurs en politique et en religion sans avoir besoin encore d’imposteurs en Volapük !
Que ceux donc qui s’intéressent à l’important problème d’une langue universelle, veuillent bien nous lire (la grammaire et le dictionnaire de la Lingvo vont paraître incessamment) et nous donner en toute franchise leur opinion. Le docteur Esperanto, ce jeune ami de notre pays, ne se croit pas, comme Schleyer, infaillible ; il accepte avec recon-