naissance tous les conseils judicieux et sait tenir compte des observations sérieuses qui lui sont présentées, car il ne considère pas son œuvre comme parfaite, les choses parfaites n’étant pas de ce monde.
Pour en revenir au Volapük, je crois que le bonhomme est bien malade ; le journal de M. Kerckhoffs, à Paris, vous dira bien, comme ses confrères à l’étranger, que l’œuvre de Schleyer est en pleine prospérité et que ses adeptes — par millions ! — augmentent sans cesse. La vérité, c’est que les affaires vont au plus mal dans le clan volapükiste, ce qui faisait dire au savant viennois M. le docteur F.-S. Krauss : « Ici, il y a bien encore quelques professeurs de Volapük, mais d’élèves point. » Absolument comme chez nous, quoi !
Les motifs pour lesquels le Volapük périclite de si misérable façon, sont exposés clairement dans la brochure d’Einstein, et, en ma qualité d’ancien volapükiste, j’ai crû de mon devoir d’en faire une traduction littérale pour ouvrir enfin les yeux à mes compatriotes. Et j’espère, qu’avec l’esprit droit et éclairé qu’ils possèdent, le moment n’est pas éloigné, où l’on criera un peu partout chez nous : « Vive la Lingvo d’Esperanto ! À bas le Volapük de Schleyer ! »
Paris, Mai 1889.