Page:Elder - Le Peuple de la mer.djvu/128

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grande croix de coquillages décoraient celle de Sémelin. Mais la Gaude voulait monter à la tour.

D’en bas elle leva la tête pour admirer la hauteur de ce tuyau, sur le mur blanc duquel se développe, en hélice, un escalier de fonte. Jean-Baptiste contemplait sa gorge musclée.

Ils montèrent sur leurs chaussons, elle devant. Il la suivait, le nez dans son cotillon qui ballait aux mouvements de ses hanches. Il haussait la main rapidement sur la rampe pour attraper la sienne le plus souvent possible. Elle s’arrêtait aux fenêtres et regardait l’îlot qui diminuait sous elle. Alors il se penchait sur son épaule et ne trouvait rien à répondre à ses questions.

Ils arrivèrent à un palier. C’était une petite pièce lambrissée de placards vernis, avec, au milieu, le pied de bronze de la lanterne. Une échelle de cuivre y conduisait. La Gaude monta. Mais brusquement Jean-Baptiste lui chatouilla les mollets par derrière.

— Ah ! le petit bougre ! vas-tu finir !

Elle rua dans l’air en rigolant. Le gars rit aussi, du sang aux yeux et cessa parce qu’il craignait de casser quelque chose. Ils débouchèrent dans la cage de verre toute vibrante sous le vent qui modulait des sifflements aigres le long des arêtes. Piron tira les rideaux qui couvrent le fanal et des