enfant, puis s’éloigna insoucieuse, avec son cotillon plat sur le derrière et son caraco lâché d’où sortait partout sa peau dorée de soleil.
Rentré chez lui, Jean-Baptiste alla droit à sa sœur.
— Et toi, qu’est qu’ t’aimerais qu’on te donne pour te parer ?
— Moi !
— Oui toi… une broche ?
Alors elle réfléchit gravement à son tour, car le choix d’une parure est un problème, puis affirma :
— Moi ! un collier comme çui à la fille à Zacharie, en perles de toutes les couleurs qui brillent.
— On trouve ça à la ville ?
— Je pense ben…
Ils entendirent soudain le vieux Piron qui vociférait et jurait derrière la maison parmi des cris de femme. La mère appela :
— Jean-Baptiste ! Jean-Baptiste !
Mais las des scènes, il haussa les épaules et se déroba sans que sa sœur, qui espérait un cadeau, le retînt. Elle gémit seulement :
— Encore saoul ! Je vas toujours sauver mon gosse…
Les voix de la dispute, des bruits de coups sauvages le poursuivirent un moment sur la route. Jean-Baptiste se hâtait en palpant le gros porte-