Page:Elder - Le Peuple de la mer.djvu/221

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la cloche. Brusquement il paraît en caleçon de bain, les membres nus. On l’aperçoit tendre les bras comme pour invoquer, et d’un coup, avec son chien, il plonge dans la mer.

La côte a crié de saisissement et tout le monde a couru en avant. P’tit Pierre rit nerveusement et il en veut à son père qui dit :

— Faudra l’empêcher de faire le fou, il y restera.

Est-ce que Tonnerre n’est pas le dompteur des vagues ! Est-ce qu’il peut y rester ! Allons donc ! il va battre la mer encore une fois, la vaincre et reparaître tout glorieux d’un nouvel exploit ! Ah ! que c’est beau ! que c’est beau !

On ne voit rien dans les lames. Tous les yeux fouillent l’écume autour du brisant de la jetée. La mer s’étend toujours tumultueuse et vide, et il y a un moment d’angoisse.

Mais quelqu’un a jeté :

— Le voilà !

Du côté de la balise est deux points ballottent. Tonnerre a plongé dans le remous et s’est laissé porté par le courant qui entre au port le long des roches. D’instinct il utilise les forces de la mer pour économiser les siennes. Déjà il gagne les eaux calmes. Tempête nage à ses côtés.

Les gens bavardent maintenant, déchargés d’un grand poids.