Page:Elder - Le Peuple de la mer.djvu/44

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calme exaspérant ; et Louise Piron, descendue jusqu’à Léon, admirait :

— Il est brave ton frère !… Et toi ?

Le joli gars sourit, releva ses longs cils, laissant filer l’éclat téméraire de ses yeux verts, et la jeune poitrine de la Louise s’enfla de contentement.

Le père Piron, tout suant d’alcool, s’épuisait à prêcher la réconciliation :

— Faut qu’ils boive’ ensemble ! Faut qu’ils boive’ ensemble, un verre, ça efface tout !

Les avis étaient partagés. Double Nerf parlait sans cesse de détruire au claironnement des nom de Dieu qui sonnaient dans sa gorge, et jurait de ne trinquer avec Coët que pour lui faire boire un coup à la grande tasse. Perchais s’efforçait de le prendre de haut, par le mépris. Mais Gaud, ayant avancé insidieusement qu’il devrait, sans doute, compter avec lui aux régates, Perchais s’emporta et gronda, le thorax soulevé par une tempête de sang.

— Ah ! y a trop longtemps qu’on m’embête avec cette histoire ? J’battrai Coët comme je vous bats tous !

— J’ parie pour Coët, une tournée !

Chacun s’engagea à son tour, les uns pour Le Dépit des Envieux, par haine contre la supériorité de Perchais, les autres pour Le Laissez-les dire par envie d’Urbain Coët. Et Double Nerf hurlait