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Page:Eliçagaray - L’Homme à la longue barbe.djvu/58

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terne sec. Il m’en est sorti deux, et l’autre me fait perdre pour un point. Je vous envoie le billet et vous en jugerez.

Malgré que je me fusse bien promis de ne jamais vous instruire de mon infortune, et même de ne vous écrire que lorsque j’aurais un meilleur sort, je ne puis pourtant pas répondre d’une manière ingrate et refuser de vous dire le plaisir que je ressens à vous écrire ; mais il est empoisonné par les peines que je ne cesse de vous donner depuis que vous me connaissez ; car je me reprocherai toujours d’être l’auteur de vos malheurs.

Je vous embrasse.


LETTRE IV.


Du 16 floréal an 7. De l’Abbaye.


Ma bonne ***, ma chère amie, est-il bien vrai que je sois toujours ton ami ? Quel reproche pour ma conduite ! Que j’ai de torts et que ta bonté est grande ! Comment te manifester tout ce que me fait éprouver ton âme généreuse ! Oh ! que n’es-tu présente pour recevoir dans ton sein mes brûlantes larmes ! Les malheurs qui