Aller au contenu

Page:Eliçagaray - L’Homme à la longue barbe.djvu/61

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
51



CHAPITRE XIX.

Reconnaissance.


J’assistais, il y a quelques mois, au rajeunissement de ce vieux Palais-Cardinal, aujourd’hui le séjour enchanté d’un prince magnifique et populaire.

J’admirais l’industrieuse activité de cette peuplade ouvrière pour qui les pierres se changent en pain (qui vaut à la vérité vingt sous les quatre livres), lorsqu’un homme, en passant, me coudoie et m’éveille. Je me retourne, je le toise ; il portait les livrées de la misère. Je le pris d’abord pour un mendiant ; mais cette démarche indépendante, quelques souvenirs, quelques bruits confus, tout se réunit bientôt pour exciter au plus haut point ma curiosité. Je le suis, je l’atteins, je le reconnais ; c’est lui… c’était bien lui… Cette haute stature, ces mêmes formes athlétiques, ces membres découplés à l’Her-