Page:Eliçagaray - L’Homme à la longue barbe.djvu/66

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à qui que ce fût, pas même à la maîtresse de la maison.

Deux individus désiraient beaucoup le voir et lui parler ; la maîtresse de l’hôtel crut devoir le préparer à leur visite, et le prévint deux jours d’avance ; mais Duclos répondit qu’il n’entendait recevoir personne ; et comme elle insista, le Superbe s’emparant d’un balai qu’il démancha, se mit ainsi en devoir d’accueillir les visiteurs.

Plusieurs significations et jugemens lui ont été remis ; mais il répondait à chaque envoi de cette nature qu’il ne savait ce qu’on voulait lui dire.

Son silence obstiné, ses refus opiniâtres d’élire domicile ailleurs, déterminèrent à réclamer l’assistance du commissaire, qui se défendit de se mêler de cette affaire, en disant qu’on pouvait requérir la garde, s’il refusait de sortir. La garde vint, et pour la seconde fois sans feu ni lieu, le Superbe finit par s’établir dans le gîte[1] où il repose aujourd’hui sa tête, et que l’autorité lui a tout récemment contesté.

C’est de là qu’il sort chaque jour pour promener au sein de Paris sa vie d’anachorète ; et lorsqu’il rentre chez lui les fournisseurs s’empressent

  1. Hôtel de Verdun, toujours rue Pierre-l’Escot.