Aller au contenu

Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
100
SCÈNES DE LA VIE DU CLERGÉ

ception bien nette à l’égard des nuances de dogme, et il est probable que, après avoir écouté l’éloquence dissidente pendant trente ans, elle aurait pu rentrer en sûreté dans l’Église établie sans être tenue à aucune espèce de quarantaine spirituelle. Son esprit était apparemment de ce caractère peu poreux du silex, qui n’a rien à craindre de l’humidité environnante. Mais la question de se lever avec le soleil pour les affaires de la journée ; la réglementation consciencieuse du nombre de repas nécessaire, et le nettoyage qui en était la conséquence, afin que la famille pût être au lit à neuf heures : tout cela était de la compétence de Mme Jérôme. Aussi ne pouvait-elle supporter plus longtemps le présent état désordonné des choses et l’oubli inexplicable de son mari.

« Bonté du ciel, Sally ! allez au jardin, voir ce que fait votre maître. Dites-lui que c’est bientôt six heures, que M. Tryan ne peut plus venir aussi tard et qu’il est temps de prendre le thé. Et je suppose qu’il laisse Lizzie tacher son tablier au milieu des plates-bandes de fleurs. Faites-la rentrer à la minute. »

Il n’y a rien d’étonnant à ce que M. Jérôme fût tenté de se promener au jardin ; car, quoique la maison fût jolie et méritât bien son nom, « la Maison blanche », à cause des grandes roses de Damas qui retombaient en ogives par-dessus le porche et que mettait en relief un stuc rustique