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Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/107

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LA CONVERSION DE JEANNE

avez taché votre tablier, et je ne serais pas étonnée que cela eût passé jusqu’à votre robe. Ça fera du bel ouvrage ! Venez avec moi, venez.

— Non, non, non, nous n’avons rien fait de mal, rien fait de mal ; n’est-ce pas, Lizzie ? La cuve à lessiver arrangera tout cela. »

Sally, qui regardait la cuve à lessiver à un point de vue différent, parut fâchée et emmena Lizzie, qui trottait avec soumission, la tête enfouie sous un large chapeau de nankin, tandis que M. Jérôme les suivait tranquillement, son large et solide buste un peu penché en avant, ses grands traits bienveillants et ses cheveux blancs ombragés par un chapeau à grands bords.

« Monsieur Jérôme, vous m’étonnez, dit Mme Jérôme d’un ton de reproche, comme son mari ouvrait la porte du salon. Quand cesserez-vous d’inviter les gens à des repas sans leur en indiquer l’heure ? Je parierais que vous avez complètement oublié de prévenir M. Tryan que nous prendrions le thé à cinq heures. Cela vous ressemble tout à fait.

— Vous vous trompez, Suzanne, répondit le mari d’un ton doux, il n’y a rien de perdu. J’ai dit à M. Tryan que nous prenions le thé ponctuellement à cinq heures ; il se peut que quelque chose l’ait retenu. Rappelez-vous qu’il a beaucoup de choses à voir et beaucoup à penser.

— Mais six heures ont déjà sonné à la pendule de la cuisine. Il n’y a aucun motif pour