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Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/108

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SCÈNES DE LA VIE DU CLERGÉ

l’attendre encore. À présent que Sally a mis le fer au feu, nous ferons aussi bien de prendre notre thé, puisqu’il ne vient pas. Je n’ai jamais vu quelqu’un comme vous, monsieur Jérôme, pour inviter les gens et me donner la peine de sortir la vaisselle, de faire préparer des galettes, et puis après ils ne viennent pas. J’aurai à laver moi-même chaque pièce du service à thé, car on ne peut se fier à Sally : elle mettrait ma fortune en morceaux dans un instant !

— Mais pourquoi vous donnez-vous une semblable peine, Suzanne ? Nos tasses de tous les jours auraient fait tout aussi bien pour M. Tryan, et elles sont bien plus commodes à tenir.

— Oui, vous voilà bien, monsieur Jérôme ; vous trouvez toujours à redire à ma porcelaine, parce que je l’ai achetée moi-même, avant d’être mariée. Mais permettez-moi de vous dire que je savais choisir la porcelaine, si je n’ai pas su choisir un mari. Et où est Lizzie ? Vous ne l’avez pas laissée toute seule au jardin, avec son tablier blanc ?

— Soyez tranquille, ma chère Suzanne, soyez tranquille ; Lizzie est rentrée avec Sally. Je gage qu’elle lui ôte son tablier. Ah ! voici M. Tryan qui passe la porte. »

Mme Jérôme se mit à préparer à la hâte sa serviette et son expression pour recevoir le ministre, et M. Jérôme sortit à la rencontre de son hôte.

« Monsieur Tryan, comment allez-vous, mon-