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Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/111

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LA CONVERSION DE JEANNE

contre ceux qu’il considérait comme les ennemis de la bonté et de la vérité. M. Tryan n’était pas encore venu à la Maison blanche ; mais, la veille, ayant rencontré M. Jérôme dans la rue, il avait aussitôt accepté son invitation à prendre le thé, en lui disant qu’il désirait lui parler de quelque chose. Il paraissait fatigué, et, après avoir touché la main de Mme Jérôme, il se jeta dans un fauteuil et regarda le jardin avec un air de soulagement.

« Quelle charmante habitation vous avez là, monsieur Jérôme ! Je n’ai rien vu d’aussi joli et tranquille, depuis que je suis à Milby. Sur les communaux de Paddiford, où je demeure, vous savez, les buissons sont tout saupoudrés de suie, et il n’y a jamais la moindre tranquillité, si ce n’est au milieu de la nuit.

— Seigneur ! Seigneur ! c’est bien pénible, et surtout pour vous, qui avez à étudier. Ne serait-il pas mieux de vous établir à quelque endroit qui ressemblât davantage à la campagne ?

— Non ! Je perdrais trop de temps à aller et venir, et en outre j’aime à être au milieu des ouvriers. Je n’aurais pas le courage d’aller prêcher la résignation à ces pauvres gens dans leur atmosphère enfumée et dans leurs maisons incommodes, si j’y arrivais de quelque habitation luxueuse. Il y a beaucoup de choses permises aux hommes, dont un ministre doit se priver, s’il veut faire quelque bien dans une population manufacturière comme celle-ci. »