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Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/110

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SCÈNES DE LA VIE DU CLERGÉ

base théologique de la dissidence ; dans ses discussions polémiques, il n’avait jamais agité d’autre question que celle de savoir si, pour être chrétien consciencieux, l’observance de Noël et Pâques devait résider dans quelque autre acte que celui de manger des mince-pies ou des gâteaux au fromage. Il lui semblait que toutes les saisons étaient également bonnes pour remercier Dieu, s’abstenir du mal et se bien conduire ; tandis qu’on pourrait restreindre le temps pendant lequel on s’adonnait à avaler d’indigestes pâtisseries. La dissidence de M. Jérôme étant de cette espèce simple et peu militante, il est facile de comprendre qu’ayant entendu parler de M. Tryan comme d’un homme bon et remarquable prédicateur, qui ne bouleversait point le cœur des gens, cela avait suffi pour l’attirer à l’église de Paddiford, et que, s’y étant trouvé plus édifié qu’il ne l’avait été dernièrement par les discours de M. Stickney à Salem, il s’y était rendu plusieurs fois le dimanche après midi et avait cherché l’occasion de faire la connaissance de M. Tryan. Les méditations du soir étaient un sujet de vif intérêt pour lui, et l’opposition que rencontrait M. Tryan donnait à cet intérêt une forte teinte d’esprit de parti ; car il y avait dans la nature de M. Jérôme une provision d’irritabilité amassée, qui devait trouver une issue quelque part et, chez un homme si bon et si droit, ne pouvait la trouver que dans son indignation