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Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/200

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SCÈNES DE LA VIE DU CLERGÉ

cette remarquable espèce d’empire sur soi-même qui lui permettait de se contenir lorsqu’il le voulait ; et, sentant la valeur de Dawes, garçon fort ponctuel, non seulement il lui donnait un gage élevé, mais il le traitait avec une politesse exceptionnelle. Ce matin-là, pourtant, la mauvaise humeur l’emporta sur la prudence, et Dempster était décidé à le gronder d’importance : résolution à laquelle Dawes donna un motif beaucoup plus positif qu’il ne s’y attendait. Cinq minutes, dix minutes, un quart d’heure étaient passés, et Dempster se rendait aux écuries pour savoir la cause de ce retard, quand Dawes parut avec le cabriolet.

« Pourquoi diable me retenez-vous ici, vociféra Dempster, à frapper des talons comme un misérable tailleur qui attend le passage de la voiture ? Je vous ai ordonné d’être ici à dix heures. Nous devrions déjà être à Whitlow.

— C’est qu’un des tirants était presque en deux morceaux ; j’ai dû le porter chez Brady pour le raccommoder, et il ne l’a pas fini à temps.

— Alors, pourquoi ne le lui avez-vous pas porté hier au soir ? À cause de votre damnée paresse. Croyez-vous que je vous donne des gages y pour que vous choisissiez vos heures et que vous arriviez en vous dandinant un quart d’heure trop tard ?

— Voyons, donnez-moi de bonnes paroles, voulez-vous ? dit Dawes blessé. Je ne suis pas