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Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/223

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LA CONVERSION DE JEANNE

CHAPITRE XIX

Le dimanche matin, la pluie avait cessé, et Jeanne, regardant en dehors de la fenêtre de sa chambre à coucher, vit par-dessus les toits des maisons une masse de nuages blancs roulant au loin sous un ciel bleu. Ce serait une délicieuse journée d’avril. Le ciel, devenu calme et pur, après avoir été longtemps tourmenté par le vent, mêlait sa douce influence aux nouvelles pensées de Jeanne. Elle se sentit un courage actif qui la surprit elle-même, après ce poids du découragement qui l’oppressait la veille ; elle put même penser à la colère de son mari sans son ancien effroi. Car une délicieuse espérance — l’espoir de la purification et de la paix intérieure — était entrée dans son âme et y faisait le printemps, comme dans le monde extérieur.

Tandis que sa mère lissait les beaux cheveux de Jeanne, — tâche favorite qui lui rappelait les jours où sa fille était toute à elle, — celle-ci