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Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/255

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LA CONVERSION DE JEANNE

CHAPITRE XXIII

Jour après jour, avec quelques courts intervalles de repos, Jeanne garda sa place dans cette chambre. Il ne faut pas s’étonner de ce que la chambre de malade et le lazaret aient été souvent un lieu de refuge contre les atteintes du doute intellectuel — un lieu de repos pour les esprits fatigués et blessés. Il y a un devoir au sujet duquel toutes les croyances et toutes les philosophies ne font qu’un ; là, au moins, la conscience ne peut être pervertie par le doute, ni les bons mouvements arrêtés par une théorie contraire ; là, vous pouvez commencer à agir sans poser une des questions préliminaires. Humecter pendant les longues veilles de la nuit les lèvres sèches de celui qui souffre, soutenir la tête retombante, soulever les membres inertes, deviner les désirs qui ne peuvent s’exprimer que par un faible mouvement de main ou un regard suppliant — voilà des services qui ne demandent aucun examen, aucune casuis-