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Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/266

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SCÈNES DE LA VIE DU CLERGÉ

lution. Ces guérisons sont rares, mais il y en a eu quelquefois chez des personnes de forte volonté. »

Mme Lowme saisit l’occasion de répéter cette conversation à Mme Phipps, qui, victime de M. Pratt et de l’embonpoint, pouvait rarement jouir d’un semblable plaisir elle-même. Mme Phipps avait des opinions décidées, quoiqu’elle les émît avec difficulté.

« Pour ma part, dit-elle, je suis charmée d’apprendre qu’il y ait quelque chance d’amélioration chez Mme Dempster ; mais je pense que, d’après la manière dont les choses ont tourné, elle était plus à blâmer qu’on ne le supposait ; autrement, pourquoi ressentirait-elle autant la perte de son mari ? Et Dempster, à ce que j’ai compris, a laissé à sa femme presque toute sa propriété pour en faire ce qu’elle voudra ; voilà qui n’est pas se conduire comme un méchant mari. Je ne crois pas que Mme Dempster ait eu autant de contrariétés qu’on le prétend. J’ai connu des maris qui ont fait des plans pour tourmenter leurs femmes quand ils seront sous terre — liant leur argent et les empêchant de se remarier. Non que je puisse jamais désirer me remarier ; je crois en toute assurance que c’est assez d’un mari dans la vie d’une femme. » Ici elle lança un regard féroce à l’aimable M. Phipps, qui se réjouissait innocemment des facéties du Rotherby Guardian, et pensait que l’éditeur devait être un plai-