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Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/265

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LA CONVERSION DE JEANNE

vrance. La personne la plus convaincue de la douleur de Jeanne fut M. Pilgrim, peu porté cependant à croire aux sentiments désintéressés.

« Cette femme a un noble cœur, lui entendit-on souvent dire dans ses tournées du matin. Je croyais qu’il y avait beaucoup d’étalage chez elle ; mais vous pouvez être certain qu’il n’y a là aucune affectation. Si c’eût été le meilleur mari du monde, elle n’aurait pu être plus affligée. Il y a beaucoup de bon en Mme Dempster, beaucoup de bon.

— C’est ce que j’ai toujours dit, répondit Mme Lowme ; elle a toujours eu mille attentions pour moi quand j’étais malade. Mais on m’a dit qu’elle est devenue tryanite, à présent ; s’il en est ainsi, nous ne pourrons plus nous accorder. C’est très inconsistant de changer ainsi, après avoir été la première à se moquer du jargon tryanite, et surtout pour une femme qui a de telles habitudes ; elle devrait s’en guérir, avant de prétendre à un excès de religion.

— Eh bien, je pense qu’elle veut se corriger, dit M. Pilgrim, dont le bon vouloir en faveur de Jeanne était au-dessus du point tempéré auquel il pouvait accorder à ses clients un peu de critique. Je suis sûr qu’elle n’a pris aucun spiritueux pendant toute la maladie de son mari ; et Dieu sait que ces choses étaient constamment à sa portée. Je puis voir qu’elle souffre de cette privation ; cela n’en montre que mieux sa réso-