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Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/272

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SCÈNES DE LA VIE DU CLERGÉ

« Tiens, il y a le timbre de poste de Thurston, dit-elle. Cela doit concerner votre tante Anna. Ah ! c’est cela ; pauvre femme ; elle a été plus malade ces deux derniers jours et a prié qu’on m’envoyât chercher. Cette hydropisie va l’emporter, je crois. Pauvre femme ! ce sera une heureuse délivrance. Il faut que j’y aille, ma chère — quoique je sois fâchée de vous quitter. C’est la dernière sœur de votre père. Il se peut que je n’aie pas à y rester plus d’une ou deux nuits. »

Jeanne fut désolée ; cependant elle dit : « Oui, il faut que vous y alliez, ma mère. Mais que ferai-je sans vous ? Je vais prier Mme Pettifer de venir demeurer avec moi pendant votre absence. Je suis sûre qu’elle y consentira. »

À midi, Jeanne, ayant mis sa mère dans la voiture qui devait la mener à Thurston, voulut, en revenant, voir Mme Pettifer ; mais, à son grand désappointement, sa vieille amie était sortie pour la journée. Elle écrivit sur une feuille de son agenda une requête pressante à Mme Pettifer pour qu’elle vînt demeurer avec elle pendant l’absence de sa mère ; et, après avoir recommandé à la petite servante de donner ce papier à sa maîtresse dès qu’elle rentrerait, elle alla à la cure, voir Mme Crewe, pensant soulager ainsi le sentiment de désolation et de crainte indéfinie qui s’emparait d’elle en se trouvant seule pour la première fois, depuis cette grande crise de sa vie. Mme Crewe aussi était sortie !