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Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/304

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SCÈNES DE LA VIE DU CLERGÉ

CHAPITRE XXVII

Il vint, le jour béni de la délivrance, le triste jour des épouvantements, et, la seconde semaine de mars, le corps fut descendu dans la fosse. Il fut enterré comme il l’avait désiré : il n’y eut point de corbillard, point de voiture de deuil ; son cercueil fut porté par douze de ses plus humbles auditeurs, qui se relayèrent tour à tour. Mais il fut suivi par un long cortège d’amis, de femmes aussi bien que d’hommes.

Lentement, au milieu d’un profond silence, le triste cortège traversa la rue du Verger, où, dix-huit mois auparavant, le vicaire évangélique avait été accueilli par des huées et des sifflets. M. Jérôme et M. Landor étaient les plus âgés d’entre ceux qui portaient les cordons, et, derrière le cercueil, conduite par le cousin de M. Tryan, marchait Jeanne, dans une douleur calme et soumise. Elle ne pouvait penser qu’il fût entièrement séparé d’elle ; le monde invisible était si près ; il renfermait tout ce qui avait re-