Aller au contenu

Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
33
LA CONVERSION DE JEANNE

CHAPITRE III

Il faisait presque aussi chaud le soir du jeudi suivant où M. Dempster et ses collègues devaient revenir de leur mission au rectorat d’Elmstoke ; mais la chaleur était bien plus agréable dans le salon de Mme Linnet qu’au bar du « Lion-Rouge ». Par la fenêtre ouverte arrivait le parfum du chèvrefeuille et du réséda ; la pelouse devant la maison était ombragée par une petite plantation de rosiers, de seringas et de faux ébéniers ; le bruit des métiers et des chariots n’arrivait à l’oreille que fondu dans un agréable murmure, car la maison de Mme Linnet était située sur l’extrême limite de la commune de Paddiford ; et le seul son qui pût probablement troubler la sérénité de cette réunion féminine était le bourdonnement accidentel d’une guêpe indiscrète, prenant la tête de chaque dame pour un sucrier. On ne voyait point de sucrier dans le salon, car ce n’était pas encore l’heure du thé, et la table ronde était jonchée de livres, que les