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Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/39

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LA CONVERSION DE JEANNE

taines. Les fleurs en cire présupposent des doigts délicats et une forte patience ; mais il est plusieurs points de l’esprit et de la personne qu’elles laissent vagues et problématiques ; aussi dois-je vous dire que miss Linnet avait des boucles brunes, un teint terne et d’aimables dispositions. Quant à ses traits, il n’y avait pas grande critique à en faire ; elle avait le nez petit, la bouche moyenne et point de sourcils ; quant à son intelligence, son amie Mme Pettifer disait souvent que : « Elle ne connaissait pas de personne d’une conversation plus sensée que Marie Linnet. Il n’y avait personne qu’elle aimât mieux voir venir prendre une tasse de thé avec elle et lire un peu du Messie de Klopstock. Marie Linnet lui avait souvent ouvert son cœur, lorsqu’elles étaient en tête-à-tête, disant qu’il y avait bien des choses à supporter dans toutes les conditions de la vie, et que rien ne pourrait l’engager à se marier sans une perspective de bonheur. Une fois que Mme Pettifer admirait ses fleurs de cire, elle lui répondit : « Ah ! madame Pettifer, pensez aux beautés de la nature ! » Elle parlait toujours très agréablement, miss Linnet, bien différemment de sa sœur Rébecca. »

Miss Rébecca Linnet ne plaisait pas généralement. Tandis que la plupart des gens trouvaient dommage qu’une femme sensée comme Marie n’eût pas trouvé un bon mari, — ses amies mêmes ne disaient rien de méchant sur elle, si ce n’est