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Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/42

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SCÈNES DE LA VIE DU CLERGÉ

fleurs découpées dans du carton, et de frotter avec un pinceau la surface indiquée par ce moyen ; mais les vide-poches même et les écrans qui en étaient résultés ne passaient pas pour très réussis et avaient depuis longtemps été relégués dans la solitude des chambres à coucher. Il y avait donc une assez grande dissemblance entre Rébecca et sa sœur, et je crains qu’il n’y eût aussi un peu d’inimitié ; mais la désapprobation de Marie restait cachée derrière ses lèvres minces, car, si Rébecca avait le caractère décidé, elle était en outre la favorite de sa mère, la vieille dame étant elle-même corpulente et préférant des bonnets plus voyants que ceux que lui faisait Marie.

Mais j’ai décrit miss Rébecca telle qu’elle était naguère, car son aspect, le soir où nous la trouvons occupée à coller les étiquettes vertes, est tout différent de ce qu’elle était il y a quelques mois. La simple robe de guingan gris et son simple col blanc uni n’auraient jamais fait alors partie de sa garde-robe ; et, quoiqu’elle n’ait pas diminué de volume et que ses cheveux bruns ne veuillent pas renoncer à pendre en boucles sur ses grosses joues, il y a quelque chose dans son air et dans son expression qui semble jeter une lumière adoucie sur sa personne, et la faire paraître comme une pivoine vue à l’ombre et non pas flamboyant au milieu du parterre sous les chauds rayons du soleil.

Personne ne pouvait nier que l’évangélisme