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Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/60

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SCÈNES DE LA VIE DU CLERGÉ

Puis, se tournant vers Marie Linnet : « Notre bibliothèque avance réellement, je vois. Vous et votre sœur aurez maintenant une lourde tâche pour distribuer ces livres. »

La pauvre Rébecca trouva très dur en son cœur que M. Tryan ne se tournât pas aussi vers elle. S’il savait comme elle entrait dans ses sentiments à l’égard de la méditation du soir, et quel intérêt elle prenait à la bibliothèque ! Eh bien ! c’était peut-être son lot à elle d’être négligée : ce pouvait être un signe de grâce. Même un homme bon pouvait ne pas toujours connaître le cœur qui lui était le plus dévoué. Mais, l’instant suivant, la pauvre Marie eut un serrement de cœur lorsque M. Tryan se tourna vers miss Élisa Pratt et que l’expression préoccupée de sa physionomie revint à cette gracieuse timidité avec laquelle un homme bien élevé s’adresse à une jolie femme.

« J’ai à vous remercier aussi, miss Élisa, de me seconder si bien près de Joseph Mercer. Ce vieillard me dit combien lui sont précieuses les visites que vous lui faites, maintenant qu’il ne peut plus aller à l’église. »

Miss Élisa ne répondit que par la rougeur de ses joues, qui la rendit d’autant plus belle ; mais sa tante dit :

« Oui, monsieur Tryan, j’ai toujours inculqué à ma chère Élisa l’importance d’employer ses loisirs à se rendre utile à son prochain. Votre