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Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/59

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LA CONVERSION DE JEANNE

terre la tête la première. Le bon vieux M. Landor insistait pour me renvoyer en voiture par un détour ; il pensait que je ne serais pas en sûreté avec cette populace ; mais je suis descendu à la Croisière. Le mouvement a été évidemment concerté d’avance par Dempster avant son départ. Il était assuré de la réussite. »

La parole de M. Tryan était devenue de plus en plus élevée et rapide, et il ajouta, d’une forte voix de poitrine qui, soit en chaire, soit ailleurs, alternait avec ses notes plus argentines :

« Mais son triomphe sera de courte durée. S’il croit pouvoir m’intimider par ses diffamations ou ses menaces, il ne me connaît pas. M. Dempster et ses collègues subiront malgré tout un échec complet. M. Prendergast n’était pas d’accord avec sa conscience dans cette affaire. Il sait aussi bien que moi qu’il perd les âmes des gens en laissant les choses aller ainsi dans cette paroisse. J’en appellerai à l’évêque. Je suis assuré de sa sympathie.

— L’évêque viendra sous peu, je suppose, dit miss Pratt, pour procéder à une confirmation.

— Oui ; mais je lui écrirai tout de suite et je lui expliquerai la position. Il faut que je vous quitte, car j’ai à m’occuper de beaucoup de choses. Vous, mesdames, je crois que vous avez eu l’obligeance de m’aider de votre travail », continua-t-il en se levant et en jetant les veux sur les livres recouverts de toile.