Page:Eliot - Middlemarch, volume 2.djvu/490

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— Garth avait pensé un jour à se charger de l’exploitation de Stone-Court, afin d’y placer votre neveu Fred. Le matériel devait rester tel quel et, au lieu d’un loyer ordinaire, ils auraient payé tant sur les profits. Ce serait là un commencement désirable pour ce jeune homme, ajouté à l’emploi qu’il a déjà sous les ordres de Garth. Serait-ce une satisfaction pour vous ?

— Oui, c’en serait une, dit mistress Bulstrode avec quelque retour d’énergie. Mon pauvre frère est si abattu, j’essayerais tout ce qui est en mon pouvoir pour lui faire un peu de bien avant de m’en aller. Nous avons toujours été frère et sœur.

M. Bulstrode, désireux de voir aboutir cette combinaison pour d’autres raisons encore que pour consoler sa femme, fit effort pour ajouter :

— Il faudra faire vous-même la proposition à Garth, Henriette. Il faudra lui expliquer que le domaine est bien votre propriété, et qu’il ne sera tenu à aucuns rapports avec moi. Les communications pourront se faire par l’entremise de Standish. Je dis cela parce que Garth a renoncé à être mon agent. Je puis remettre entre vos mains un papier qu’il avait rédigé lui-même, établissant les conditions, et vous pourrez lui proposer les mêmes. Je ne crois pas impossible qu’il accepte, si vous proposez la chose par intérêt pour votre neveu.



CHAPITRE XV


Mistress Garth entendant son mari entrer dans le corridor, vers l’heure du thé, ouvrit la porte du parloir et lui dit :

— Vous voilà, Caleb, avez-vous eu votre dîner ?