Page:Eliot - Silas Marner.djvu/124

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— Mon Dieu, non, pas maintenant, dit Bryce Comme je devais me rendre à Flitton, je faisais ce détour avec l’idée qu’il ne serait pas mauvais d’entrer chez vous en passant, pour vous dire un peu tout ce que je savais moi-même au sujet du cheval. Je suppose que maître Dunsey n’a pas tenu à se montrer avant que la mauvaise nouvelle se fût un peu dissipée. Il est peut-être allé faire une visite à l’auberge des Trois-Couronnes, près de Whitbridge ; je sais qu’il aime la maison.

— C’est bien possible, » dit Godfrey assez distraitement. Puis, secouant sa préoccupation, il ajouta en s’efforçant de paraître indifférent ; « Nous entendrons parler de lui assez tôt, j’en réponds.

— Eh bien, voici mon chemin, » dit Bryce, sans être surpris de voir que Godfrey était assez abattu. « Alors je vais vous dire bonjour, et souhaiter d’être à même de vous apporter de meilleures nouvelles une autre fois. »

Godfrey chevaucha lentement. Il se représentait la scène où il devait tout avouer à son père, — scène qu’il sentait ne plus pouvoir éviter. Il lui fallait faire la révélation relativement à l’argent dès le lendemain matin même. En supposant qu’il cachât le reste, comme Dunstan ne manquerait pas de revenir bientôt, si celui-ci se trouvait obligé d’endurer la violence de la colère de son père, il raconterait toute l’histoire par dépit, dût-il n’avoir aucun profit à en retirer. Il existait peut-être encore un moyen