son violon, — entraîner des matrones prudentes, portant des coiffures en forme de turbans ; bien plus, Mme Crackenthorp elle-même, la tête ornée d’une plume perpendiculaire dont le sommet était de niveau avec l’épaule du squire, — entraîner de belles jeunes filles qui pensaient avec satisfaction à leurs tailles courtes et à leurs jupes dépourvues de plis sur le devant, — entraîner des pères corpulents portant de grands gilets bigarrés, et des fils rougeauds, pour la plupart honteux et penauds, en culottes courtes et en habits à longue queue.
Déjà M. Macey et quelques autres villageois privilégiés, à qui on permettait d’être spectateurs dans ces grandes occasions, étaient assis sur des bancs placés à leur intention près de la porte. L’admiration et la satisfaction furent grandes parmi eux lorsque les couples se furent formés pour la danse, et que le squire et Mme Crackenthorp ouvrirent le bal, faisant vis-à-vis et donnant les mains au pasteur et à Mme Osgood. C’était ainsi que les choses devaient être ; c’était à ce spectacle que tout le monde avait été accoutumé, et la charte de Raveloe semblait se renouveler par cette cérémonie. On ne considérait pas comme une légèreté inconvenante, que les vieilles personnes et celles d’un certain âge dansassent un peu avant de se mettre à jouer aux cartes ; cela était plutôt regardé comme une partie de leurs devoirs sociaux. Car, en quoi consistaient ces devoirs, si ce n’était à se divertir en temps opportun ; à échanger