Page:Eliot - Silas Marner.djvu/24

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cherchez sur moi ; cherchez dans ma demeure, car je ne suis pas allé autre part. »

Les perquisitions furent faites, et se terminèrent par la découverte que William fit du sac bien connu, vide et fourré derrière la commode de la chambre de Silas. Là-dessus, William exhorta son frère à confesser sa faute et à ne pas la cacher plus longtemps. Silas dirigea sur son ami un regard de vif reproche, en lui disant :

« William, depuis neuf ans que nous vivons ensemble, m’avez-vous jamais entendu dire un mensonge ? Mais Dieu me justifiera.

— Mon frère, lui dit William, comment aurais-je appris ce que vous pouvez avoir accompli dans les cellules secrètes de votre cœur, pour donner à Satan l’avantage sur vous ? »

Silas regardait toujours son ami. Soudainement, une profonde rougeur se répandit sur son visage, et il allait parler avec impétuosité, lorsqu’une commotion intérieure, qui fit rentrer cette rougeur et le fit trembler, parut l’arrêter de nouveau. Enfin, il dit d’une voix faible, en fixant William :

« Je me souviens maintenant : le couteau n’était pas dans ma poche. »

William répondit :

« Je ne sais pas ce que vous voulez dire. »

Cependant, les autres personnes présentes se mirent à demander à Silas, où, suivant lui, le couteau se trouvait ; mais il ne voulut pas donner d’autre explication. Il ajouta seulement :