Page:Eliot - Silas Marner.djvu/250

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Le métier dut chômer longtemps ce matin-là, car on fut obligé de laver Eppie et de lui mettre des vêtements propres ; toutefois, il y avait lieu d’espérer que cette punition aurait un effet durable et épargnerait du temps à l’avenir. Peut-être, cependant, il eût été préférable qu’Eppie eût pleuré davantage.

En une demi-heure elle fut appropriée, et Silas ayant tourné le dos pour voir ce qu’il devait faire de la bande de toile, la rejeta à terre, pensant qu’Eppie serait sage le reste de la matinée sans être attachée. Il se retourna ensuite, et il allait placer l’enfant dans la petite chaise près du métier, lorsqu’elle se montra à lui les mains et le visage noirs une seconde fois, en disant :

« Eppie dans çabonnié. »

Cet insuccès complet de la peine disciplinaire du charbonnier, ébranla la confiance qu’avait Silas dans l’efficacité des punitions. « Elle prendrait cela absolument pour une plaisanterie, dit-il, à Dolly, si je ne lui faisais pas de mal, et je suis incapable de lui en faire, madame Winthrop. Si elle me donne un brin de tourment, je suis en état de le supporter. Et elle n’a pas de mauvaises habitudes dont elle ne puisse un jour se débarrasser.

— Oui, c’est en partie vrai, maître Marner, dit Dolly avec sympathie ; et si vous n’avez pas la force de vous résoudre à l’empêcher de toucher aux objets en l’effrayant, il faut vous arranger de votre mieux pour ne pas les laisser à sa portée. C’est ainsi que je