Page:Eliot - Silas Marner.djvu/271

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enfin au point culminant de sa triste histoire : le sort jeté et le faux témoignage qui en avait été la conséquence. Cela dut être redit dans plusieurs entrevues, à propos de nouvelles questions posées par Dolly, sur la nature de cette méthode de découvrir le coupable et de justifier l’innocent.

« Et votre Bible est la même que la nôtre, vous en êtes sûr, maître Marner ? La Bible que vous avez rapportée avec vous de ce pays-là, est bien la même que celle que nous avons à l’église, et dans laquelle Eppie apprend à lire ?

— Oui, dit Silas, en tout point la même ; et on jette le sort dans la Bible, n’oubliez pas cela, ajouta-t-il, d’un ton plus bas.

— Ô mon Dieu ! mon Dieu ! » dit Dolly d’une voix attristée, comme si elle apprenait de mauvaises nouvelles sur le cas d’un malade. Puis elle resta silencieuse pendant quelques instants ; enfin, elle reprit : « Il y a des gens instruits qui savent peut-être le fond de tout cela. Le pasteur le sait, j’en réponds ; mais il faut de grands mots pour dire ces choses, — des mots tels que les pauvres gens ne sont guère capables de les comprendre. Je ne puis jamais savoir au juste le sens de ce que j’entends à l’église, si ce n’est celui de quelques bouts de phrases par-ci par-là ; seulement, je le sais, ce sont de bonnes paroles, bien certainement. Ce que vous avez sur le cœur, le voici, maître Marner ; si Ceux qui sont là-haut avaient fait leur devoir envers vous, ils ne vous auraient