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Page:Eliot - Silas Marner.djvu/311

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— Le mal que vous m’avez causé n’a pas beaucoup d’importance, Godfrey, et il est réparé : vous avez été bon pour moi pendant quinze ans. C’est envers une autre que vous êtes coupable, et je crains bien que vos torts à son égard ne puissent jamais être entièrement effacés.

— Mais rien ne nous empêche d’adopter Eppie maintenant, dit Godfrey. Il m’importe peu que le monde sache tout à la fin. Je serai franc et sincère le reste de ma vie.

— Sa présence chez nous ne sera plus ce qu’elle aurait été, aujourd’hui qu’Eppie est grande, dit Nancy, secouant tristement la tête. Mais c’est votre devoir de la reconnaître et d’assurer son sort. Moi aussi, je remplirai mon devoir envers elle, et je prierai le Dieu Tout-Puissant de faire qu’elle m’aime.

— Alors, nous irons tous deux chez Silas Marner ce soir même, aussitôt que tout sera tranquille aux Carrières. »



CHAPITRE XIX


Entre huit et neuf heures, ce soir-là, Eppie et Silas étaient assis seuls dans la chaumière. Après la grande surexcitation causée au tisserand par les événements de l’après-midi, celui-ci avait vivement