Page:Eliot - Silas Marner.djvu/314

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eussions besoin pour vous. C’est merveilleux,… notre vie est merveilleuse. »

Silas resta assis en silence, pendant quelques instants, à regarder le trésor.

« Il ne me séduit plus à présent, dit-il, d’un air pensif, non, certainement. Je me demande s’il aurait encore ce pouvoir, dans le cas où je vous perdrais, Eppie ; j’en doute. Mais je pourrais être amené à croire que je suis de nouveau délaissé, et à perdre le sentiment que Dieu a été bon pour moi. »

À ce moment, on frappa à la porte, et Eppie fut obligée de se lever sans répondre à Silas. Qu’elle paraissait belle ! Des larmes de tendresse lui remplissaient les yeux, et une légère rougeur s’était répandue sur ses joues, lorsqu’elle s’avança pour ouvrir. Cette rougeur devint plus profonde à la vue de M. et Mme Godfrey Cass. Elle fit sa petite révérence rustique, et tint la porte grande ouverte pour es laisser entrer.

« Nous vous dérangeons très tard, ma chère, » dit Mme Cass, prenant la main d’Eppie, et lui regardant le visage avec une expression d’admiration et de vif intérêt. Nancy, elle-même, était pâle et tremblante.

Eppie, après avoir placé des chaises pour M. et Mme Cass, alla se mettre debout près de Silas, en face d’eux.

« Eh bien, Marner, » dit Godfrey, essayant de parler avec une entière assurance, « c’est pour moi