Page:Eliot - Silas Marner.djvu/52

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tille demoiselle Nancy y sera, et nous danserons avec elle, et nous lui promettrons de ne plus être méchant ! et nous rentrerons en faveur, et…

— Retenez votre langue au sujet de Mlle Nancy, sot que vous êtes, dit Godfrey rougissant de colère, ou je vous étrangle.

— À quoi bon ? » dit Dunsey, toujours d’un ton affecté, mais prenant un fouet sur la table et frappant avec le gros bout dans le creux de sa main. « Vous avez une très bonne occasion. Je vous conseillerais de vous remettre dans ses papiers : cela épargnerait du temps, s’il arrivait que Molly prît quelque jour une goutte de laudanum de trop, et fit de vous un homme veuf. Peu importerait à Mlle Nancy d’être la seconde, si elle n’en savait rien. Et vous avez un excellent frère qui gardera bien votre secret, parce que vous aurez tant d’obligeance à son égard.

— Je vais vous dire ce qu’il en est, reprit Godfrey frémissant et redevenu pâle. Ma patience est presque à bout. Si vous étiez un peu plus malin, vous sauriez qu’il est possible de pousser un homme un peu trop loin, et de lui rendre un obstacle aussi facile à franchir qu’un autre. Je ne suis pas sûr de ne pas en être arrivé à ce point-là maintenant : je puis aussi bien que vous tout révéler au squire moi-même. Au moins, je ne vous aurais plus sur le dos, si je n’obtenais rien autre chose. Et, après tout, il apprendra la vérité tôt ou tard. Elle a menacé de venir en personne le lui dire. Par conséquent, ne vous flatter