Page:Eliot - Silas Marner.djvu/69

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ressource de l’argent de Marner. Si Godfrey regimbait, comme cela arrivait toujours quand on lui parlait d’une nouvelle dette, d’où lui-même ne retirait que le plus mince avantage, eh bien, il ne regimberait pas longtemps. Dunstan se sentait sûr d’amener Godfrey, en le tourmentant, à faire n’importe quoi. L’idée de l’argent de Marner devenait de plus en plus distincte dans son esprit, maintenant que le besoin en était devenu pressant. Mais la perspective d’avoir à se présenter à Batherley avec les bottes crottées d’un piéton, et d’affronter les questions narquoises des garçons d’écurie, contrariait beaucoup son désir impatient d’être de retour à Raveloe, et de mettre à exécution son heureux projet. En même temps, une perquisition qu’il fit, par hasard dans la poche de son gilet, tandis qu’il était à réfléchir, lui rappela que les deux ou trois petites pièces qu’y rencontra son index, étaient d’une couleur trop pâle pour couvrir une petite dette, à défaut du payement de laquelle le loueur de chevaux avait déclaré qu’il ne ferait plus jamais d’affaires avec Dunsey Cass. Après tout, considérant la direction où la chasse l’avait amené, il n’était pas beaucoup plus loin de chez lui que de Batherley. Toutefois, Dunsey ne brillait pas par sa lucidité d’esprit. Il n’arriva à cette conclusion qu’en s’apercevant peu à peu qu’il était forcé par d’autres raisons, de prendre le partisans précédent de s’en retourner à pied à la maison. Il était à ce moment près de quatre heures, et le brouillard